Alors que certains réclament la fermeture des frontières, 10 patrons de très grandes entreprises françaises montrent l’exemple en s’engageant pour une meilleure intégration des réfugiés dans le monde du travail et dans la société.
10 patrons de grands groupes français créent « Refugees are talents »
Nous vivons dans un monde fébrile. Une société fragilisée par les troubles sociaux, les fractures communautaires et une crise sanitaire historique. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’empathie, la générosité et l’altruisme sont devenues des valeurs collectives rares.
Ainsi, on peut constater – souvent avec horreur – les problèmes et les conditions d’accueil réservées aux réfugiés dans les pays européens. Aveuglés par leur peur d’être « envahis », certains oublient qu’on ne choisit pas d’être réfugié(e).
Statut reconnu par la Convention de Genève depuis 1951, il caractérise des personnes qui fuient leur pays pour survivre. Guerres, famines, répressions politiques ou religieuses, etc. On ne fuit pas ses racines par opportunisme, mais par souci de vivre.
Alors que s’élèvent des voix demandant la fin de l’espace Schengen et la fermeture des frontières, 10 patrons de très grands groupes français (ou étrangers mais sis en France) ont lancé un appel pour mieux intégrer les réfugiés dans la société française et le monde du travail.
Ainsi, dans une tribune publié le 20 juin dans Le Journal du Dimanche, les patrons d’Accor, Adecco, Barilla, BNP Paribas, Ikea, Ipsos, Keolis, L’Oréal, Michelin et Sodexo ont lancé le collectif « Refugees are talents » (« Les réfugiés sont des talents »).
Une mobilisation « en faveur de l’intégration en entreprise des personnes réfugiées » qui vise à assurer une meilleure employabilité aux personnes réfugiées, potentiellement porteuses d’innovation au sein des sociétés.
Tendre la main aux 50 000 talents réfugiés que la France reçoit chaque année
Comme le clame le collectif, « la France accueille chaque année 50 000 personnes réfugiées et autant de talents » porteurs de « compétences et d’expertises recherchées par les organisations ». Et autant d’employés potentiels animés d’une « forte volonté d’intégration ».
Ainsi, les 10 groupes se donnent « pour mission de partager les bonnes pratiques, de renforcer la sensibilisation des collaborateurs et de favoriser le processus d’intégration des réfugiés statutaires ».
Peut-être plus visionnaires qu’humanistes ces grands patrons ! Ils savent aussi que l’avenir économique du pays passera par sa capacité d’intégration de talents issus de l’immigration.
Avec près de 100 000 demandes d’asiles déposées l’an dernier, les grandes entreprises y voient forcément un vivier prometteur. C’est pourquoi ils insistent sur le fait qu’il est de « notre responsabilité à tous de préparer l’avenir de nos entreprises et de nous entourer des meilleurs talents ».
Pour cela, les entreprises signataires ont prévu de faire appel à des ONG. Celles-ci les aideront à mettre en place des formations et des campagnes de recrutement.
En créant « Refugees are talents », les 10 signataires relèvent le pari « de faire bouger les lignes ». Tout en imaginant « un nouveau modèle d’entreprise où performance et solidarité vont de pair ».
L’idée est lancée, qu’elle soit appliquée et que notre société puisse s’en inspirer.