Banksy à Montpellier ! Toutefois, abandonnez tout espoir de découvrir le mystérieux artiste dont seules les oeuvres d’une collection privée seront exposées pour récolter des fonds afin de venir en aide à SOS Méditerranée.
Une partie de l’oeuvre de Banksy exposée à Montpellier pour venir en aide aux migrants africains
Depuis le 3 octobre et jusqu’au 17 octobre, la Banksy Modeste Collection vous offre l’occasion de découvrir 170 oeuvres du célèbre et anonyme street-artiste britannique. Si l’accès à cette collection privée est libre, l’exposition « Banksy Humanity Collection » vise toutefois à récolter des fonds pour SOS Méditerranée. Une ONG qui, à l’image de son bateau Océan Viking, vient en aide aux migrants naufragés en mer.
En effet, la Banksy Modeste Collection compte sur la vente des produits dérivés (sérigraphies, posters, stickers, albums), mais aussi sur les dons collectés, pour venir en aide à l’ONG.
Une initiative qui colle à l’engagement social et politique de Banksy, qui a évidemment donné son aval pour l’organisation de l’exposition. Un événement qui, par-delà la récolte de dons, va profiter de la tenue du sommet Afrique – France, du 5 au 10 octobre dans la cité héraultaise, pour inviter la question des migrants à l’ordre du jour du congrès.
De fait, cette exposition montpelliéraine est le développement (avec 35 oeuvres supplémentaires) de celle que la Banksy Modeste Collection avait organisée cet été à Grigny, dans l’Essonne. Dans le but, déjà, d’aider SOS Méditerranée. Elle avait alors accueilli plus de 6 000 visiteurs et récolté 13 500 €, soit un jour en mer pour l’Ocean Viking.
Un coin de trottoir… drôle d’endroit pour une rencontre
Mais ces expositions grignoise et montpelliéraine n’auraient peut-être jamais vu le jour s’il n’y avait pas eu une rencontre, un soir de 2007 à Londres. Une rencontre entre un artiste de rue français, François Berardino dit « Beru », qui venait de finir un spectacle sur un coin de trottoir du côté de Camden, et un artiste qui lui propose dans la foulée de visiter son atelier.
Sans trop comprendre, Beru visite alors une caverne d’Ali Baba pleines d’oeuvres réalisées au pochoir. Après un échange cordial mais limité par la barrière de la langue, Beru repart avec deux dessins que l’artiste lui offre.
Ce n’est que quelques mois plus tard, alors qu’il feuillette un livre sur Banksy, que Beru se rend compte de qui il a rencontré.
Il se lance alors dans la « collectionnite aigüe » et, malgré la cote de Banksy qui ne cesse de monter en flèche, il réussit à se constituer une belle collection de plus de 200 oeuvres.
Banksy, une inspiration qui lie Art et Engagement
Mais, par-delà son art, c’est aussi l’engagement de l’artiste de Bristol qui l’inspire. Comme Beru le confiait à Enlarge Your Paris à l’occasion de l’exposition grignoise : « Banksy, c’est un vrai personnage de fiction. Robin des Bois, Zorro, comme on veut. »
Et ce qui le touche, « c’est qu’il y a toujours deux pôles dans son travail : une dimension brutale et une dimension poétique. »
Conscient qu’il y a plusieurs niveaux de lecture dans son oeuvre, Banksy laisse à chacun le loisir de choisir le sien. Et comme le confesse Beru, « lui a choisi le camp des opprimés, mais il laisse au spectateur la possibilité de se ranger où il veut ».
Aussi, Beru souhaite-t-il faire quelque chose de cette collection et coller à l’esprit de l’artiste britannique.
Et une deuxième rencontre avec Alexandre Ribeyrolles (directeur de la compagnie La Constellation), Thierry Angles (gérant du catalogue en ligne Anagraphis) et Nathalie Pradel donnera naissance à la Banksy Modeste Collection. Une société à qui Beru vendra finalement sa collection pour pouvoir la diffuser. Tout en restant commissaire de ces expositions qui viendront, à chaque fois, au secours d’une ONG.
Enfin, l’exposition « Banksy Humanity Collection » se tiendra jusqu’au 17 octobre dans les locaux de l’association Lutopia 004, au 88 bis avenue de Toulouse à Montpellier.
À ne pas rater, évidemment !