Dans le village de Jupilles, dans la Sarthe, deux apprentis de 20 ans, Alary Papin et Thomas Richard, ont décidé de reprendre et de rouvrir la boulangerie du village, fermée depuis presque deux mois. Au grand soulagement et plaisir des habitants… et de la municipalité !
Alary Papin et Thomas Richard rouvrent la boulangerie de Jupilles où ils ont fait leur apprentissage
Comme l’expose laconiquement Vincent Gruau, maire du village de Jupilles dans la Sarthe, « une boulangerie, c’est un peu la vie du village ». Ce sur quoi surenchérit Louis Jean de Nicolay, sénateur de la Sarthe, quand il assène que « dans un village il y a quatre piliers : la mairie, les commerces, l’école et la salle des fêtes ». Avec le constat implacable que « sans cela les villages se désertifient ».
On comprend mieux l’enjeu qui frappe ce fameux village sarthois de Jupilles, et le soulagement de ses 562 habitants quand ils ont appris qu’après 45 jours de fermeture, leur si chère boulangerie allait rouvrir ses portes.
Et ce petit miracle, ils le doivent à l’initiative de deux garçons de 20 ans, Alary Papin et Thomas Richard, apprentis dans la boulangerie depuis deux ans. Ces derniers, plutôt que de mettre les voiles pour la grande voisine Tours (à plus de 50 kilomètres quand même), comme les précédents propriétaires et tant de jeunes des environs, ont choisi de relever le défi et de redonner vie à ce commerce de proximité, si important pour la vie du village.
Amis depuis plus de 5 ans, les deux compères n’ont donc pas répondu aux sirènes de la grande ville et ont choisi d’assouvir leur passion pour ce métier si exigeant, tout en réjouissant les Jupillais avec leurs produits.
Car si Alary Papin s’est passionné très tôt pour les pains et les viennoiseries, Thomas Richard, quant à lui, est un as de la pâtisserie. Complémentaires et complices, les deux amis vont donc pouvoir à nouveau régaler les habitants avec leurs spécialités.
Un délice qui viendra s’ajouter au soulagement, puisque pendant la fermeture, les Jupillais devaient faire jusqu’à 15 kilomètres pour s’acheter du pain.
Sans les banques (pour le moment), mais avec l’aide des anciens propriétaires et de la mairie
Mais pour que le miracle prenne forme, encore a-t-il fallu un peu de levure pour faire lever tout ça. Et ce ne sont pas les banques qui l’ont fournie. En effet, ces dernières, au regard du jeune âge des repreneurs, n’ont pas daigné accompagner Alary et Thomas.
Ce sont donc Maxime et Apolline Salmon, les anciens propriétaires, qui ont finalement décidé de leur prêter main forte pour rendre leur rêve réalisable. Ainsi, ces derniers ont accorder aux deux amis un statut de location / gérance pendant un an pour leur permettre de développer leur affaire, tout en les accompagnant et en les conseillant.
Un an, c’est aussi le temps que se donne Vincent Gruau, le maire du village qui, conscient de l’enjeu, pour remuer ciel et terre et obtenir des subventions et autres financements possibles pour aider Alary et Thomas à réussir leur pari.
Et ainsi maintenir à Jupilles ce souffle de vie ô combien important pour un village qu’est une boulangerie.