Après une si longue période de confinement, de télétravail ou de cours à distance, autant dire que notre « goût des autres » n’est peut-être plus si aiguisé. Nos capacités à gérer les relations sociales non plus. Alors que la chape qui pesait sur la société est en train lentement de se dissiper, voici 8 petits exercices pour travailler notre sociabilisation.
8 exercices pour travailler notre sociabilisation et retrouver le « goût des autres »
Confinement, télétravail, couvre-feu, cours à distance ou à demi-jauge… Autant de contraintes qui ont fait de nous des ours sociaux, ou presque.
Si ce n’est sur les réseaux, nos capacités sociales ont forcément été mises en veille depuis plus d’un an. Sauf si l’on a bravé impunément les consignes et les restrictions sanitaires, ne supportant plus ce cloître social imposé par la pandémie.
Si certains n’auront sans doute aucun mal à le faire, trop désireux et impatients de retrouver l’agora, d’autres en revanche auront sans doute plus de mal à retrouver leurs habitudes sociales et le « goût des autres ».
C’est pourquoi la journaliste du New York Times, Bonnie Tsui, assistée de Dacher Keitner, professeur en psychologie à l’Université de Berkeley, propose 8 petits exercices scientifiquement testés et approuvés pour retrouver notre mojo social.
8 petits exercices simples pour dépoussiérer nos réflexes et compétences sociales, et reprendre plaisir à nous retrouver au milieu des autres après tant de jours d’isolement forcé.
1) Partager de la nourriture avec quelqu’un
Partager un repas avec quelqu’un, même si ce n’est pas un geste quotidien – à l’occasion d’un pique-nique à la pause au boulot par exemple – est un véritable stimulant de l’humeur. Et un excellent moyen de combattre et d’éviter la solitude !
À un moment où l’on avait plutôt tendance à se mettre dans un coin pour engloutir rapidement sa salade, il était même conseillé pendant le confinement de profiter des temps de pause au travail, tout en respectant les consignes sanitaires et en extérieur, pour manger avec un(e) ou plusieurs collègues.
Tout en respectant ces mêmes consignes, il est donc plus que préconisé aujourd’hui de multiplier ces initiatives pour renouer le contact avec celles et ceux qui nous entourent.
2) Raconter une blague à quelqu’un
Vecteur immanquable du contact social : raconter une blague à quelqu’un ! Entre une période plutôt morose et l’humeur qui va avec, nous avons peut-être perdu la main pour raconter des blagues, et il est plus que temps de nous y mettre tant la blague est socialement un adjuvant de cohésion.
De fait, établir d’abord un contact visuel pour raconter une histoire drôle qui nous fera rire ensemble est un élément crucial pour créer et renforcer des liens plus solides et agréables avec les autres.
Même si la blague tombe à plat, elle détendra l’atmosphère et sera un stimulus de bien-être pour nous et pour notre interlocuteur.
Alors ne soyons pas avares en blagues et n’hésitons pas à en dispenser autour de nous !
3) Demander à quelqu’un ce qu’il écoute ou lit en ce moment
Non seulement cela nous amènera à nous ouvrir à l’autre, mais cela provoquera le même processus pour notre interlocuteur.
La musique et la littérature étant d’excellents vecteurs pour créer un sentiment de communauté, ils sont susceptibles de grandement contribuer à rapprocher les gens et à les stimuler pour échanger.
Ainsi, écouter de la musique ensemble ou se conseiller ou s’échanger des livres sont terriblement propices au contact et à l’échange.
4) Contacter quelqu’un avec qui nous avons perdu le contact
Que ce soit à cause du confinement ou des aléas de la vie, nous constatons que nous avons perdu le contact avec bon nombre d’amis ou de relations.
Dans cette période de reconstruction sociale, il est primordial de rebâtir notre infrastructure sociale sur une base plus large que lors de la période pré-pandémie, au-delà de notre cercle immédiat que nous avons continué à cultiver pendant les confinements successifs.
Ainsi, que ce soit par SMS, mail ou téléphone, reprendre contact avec des amis ou de la famille perdus de vue depuis quelques temps est plus que stimulant socialement.
Et ce n’est sans doute pas l’envie de prendre des nouvelles – et d’en donner – qui doit faire défaut !
5) Engager une conversation avec un(e) inconnu(e)
Même si la pratique n’est pas forcément aisée, il est vital pour s’ouvrir à nouveau au contact social de dépasser nos bornes et d’interagir avec quelqu’un que l’on connaît de vue mais sans avoir jamais engagé la discussion. Sans jamais avoir entamé une vraie conversation.
Que ce soit le caissier du supermarché, le kiosquier où l’on va acheter son journal tous les jours, la boulangère chez qui on achète son pain, la voisine que l’on croise tous les matins dans les escaliers…
Certes, l’exercice n’est pas simple, mais une fois le contact visuel engagé, il est important de sortir des usuels « bonjour », « merci », « au revoir ». Lançons une rapide conversation sur le temps, la santé, les projets, les enfants. Des sujets qui nous proposerons de sortir du cadre social rigide habituel pour faire naître une relation nouvelle de confiance et d’échanges.
6) Partager l’effort physique
Alors attention, pas d’erreur d’interprétation ! Nos points 5 ou 6 ne sont pas autant d’invitations saugrenues à vous envoyer en l’air avec le premier ou la première venue (même si ça n’a jamais fait de mal à personne et reste un vecteur de sociabilisation à l’efficacité éprouvée) !
Mais danser, marcher et faire du sport ou même la vaisselle avec quelqu’un d’autre entretient la motricité et la synchronicité physique. Et ces dernières sont un moyen incroyablement efficace et simple de se connecter à l’autre.
7) S’asseoir tranquillement et silencieusement avec quelqu’un
En plein air, dans un parc, s’asseoir en silence à côté de quelqu’un permet de réinstaurer la confiance sociale.
Tout en restant à distance respectable pour ne pas l’affoler, nous rappelons ainsi à l’autre (et à nous-même) que la proximité physique ne signifie pas forcément violation sociale de son espace vital.
De la même manière, le pouvoir du silence peut tout à fait être un bon lien relationnel en ouvrant dans un premier temps sur le respect de la sphère intime et vital de la personne.
Ensuite, il s’agira pour l’un(e) comme pour l’autre d’enchaîner sur le point 5… ou pas !
8) Pratiquer l’optimisme et fixer des dates pour l’avenir
Enfin, ce dernier point était fortement recommandé pendant les premiers confinements tant il est important de tirer des plans sur la comète pour entretenir notre optimisme.
C’est lui qui nous permet d’être socialement actif. Si nous ne croyons pas de base à une réponse de notre interlocuteur, nous ne le contacterons pas. C’est l’optimisme qui nous booste pour passer à l’acte, pour nous mêler à la société et aller au devant des autres.
C’est pourquoi il est important de l’entretenir, même si l’avenir est parfois flou, en le jalonnant d’événements que l’on lie fortement à notre bien-être.
Ainsi, que ce soit des vacances en Espagne, un trek à la montagne, une sortie vélo entre amis ou une cousinade pour tous se retrouver, il faut toujours se fixer quelque chose de positif à attendre pour avancer.
Optimisme et espoir sont les meilleurs alliés de notre bien-être, entretenons-les !