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Collectif Restos : Des chefs cuistots s’unissent pour combattre l’isolement

par Bluebob
En Charente-Maritime, des chefs cuistots s'unissent pour combattre l'isolement et continuer à travailler

A Saintes, en Seine-Maritime, les restaurateurs ont lancé le « Collectif Restos » pour combattre l’isolement et continuer à travailler. Tous les jours, 10 chefs travaillent ensemble pour confectionner près de 150 repas complets, destinés aux entreprises et aux particuliers.

Le Collectif Restos au secours des chefs

Nous avions déjà évoqué des démarches d’entreprises, qui faisaient en sorte de continuer à faire travailler les restaurateurs locaux pour les soutenir. Une autre initiative des restaurateurs de Charente-Maritime met carrément en application le vieil adage « on n’est jamais mieux servi que par soi-même ».

A Saintes comme ailleurs, l’annonce du deuxième confinement a été bien plus violente pour les restaurateurs. Si le premier confinement laissait encore des perspectives de faire une année correcte avec la saison d’été, la rentrée et les fêtes à venir, le deuxième a annihilé tout espoir, annulant la perspective de pouvoir se refaire la cerise pendant la période des fêtes.

Aussi, l’Association des Restaurateurs de Saintonge (Cercle de Saintonge) s’est organisée depuis la mi-novembre pour que, malgré les fermetures forcées de 16 établissements adhérents, les chefs puissent continuer à travailler.

C’est ainsi que « Collectif Restos » est né. Un projet qui s’est mis en place, tout naturellement, autour d’un café, alors que tous étaient KO debout suite aux annonces gouvernementales.

Collectif Restos : rompre l’isolement des professionnels de la restauration

Anne Chatel est présidente de l’Association des restaurateurs de Saintonge, mais aussi patronne d’une pizzéria qui s’est retrouvée contrainte à la fermeture, comme les établissements de tous ses confrères. Elle résume d’entrée l’objectif du collectif : « Nous ne faisons pas ça pour l’argent, mais pour rompre l’isolement ! »

Rompre l’isolement dans lequel les professionnels de la restauration peuvent se retrouver aujourd’hui. Se retrouver ensemble, se serrer les coudes autour d’une situation commune, comme l’avouait le chef Olivier Pourpoint à l’AFP : « Je me suis retrouvé moins seul et psychologiquement, c’est énorme ».

Travailler ensemble pour produire une centaine de repas par jour

Aujourd’hui, une dizaine de chefs des 16 restaurants adhérents travaillent ensemble, du lundi au vendredi, et par roulement dans les cuisines de chacun des établissements adhérents, pour confectionner environ une centaine de plats à emporter, conditionnés avec soin dans des boîtes en bambou compostables.

Des repas complets (entrée / plat / dessert) de grande qualité pour le prix de 15 €, particulièrement prisés par les entreprises. Mais des plats à emporter que les particuliers ne boudent pas non plus, retrouvant là les plaisirs gourmands du restaurant.

Le principe est simple. On passe commande par téléphone ou SMS. On retire nos plateaux repas au Hall Mendès France, prêté par la Ville. Un point retrait qui leur permet de recevoir et revoir la clientèle « sur terrain neutre ».

De même, c’est aussi le fait d’avoir un but commun qui les anime. Le fait de ne pas ruminer en se demandant « quand ils vont rouvrir ». Le tout dans une ambiance bon enfant et avec la possibilité rare de pouvoir échanger sur leurs pratiques.

« On a tous des comptes en banque qui baissent, mais on se soutient et on s’entraide » relance le chef Jean-Luc Bonedeau.

Échanger sur les pratiques et réapprendre à travailler différemment

Pour certains, c’est même l’occasion de revenir quelques années en arrière. Comme le chef Olivier Pourpoint, dans le métier depuis 16 ans et qui confesse avoir parfois l’impression « d’être en stage ».

Pour le chef Jean-Luc Bonedeau, « c’est très agréable, on se sent utile, […] on se remet à travailler, on se sent productif, avec les collègues c’est super ».

Une nouvelle manière de travailler qui rompt forcément avec leurs pratiques habituelles, comme l’avoue le chef Vincent Coiquaud à l’AFP : « Qu’est-ce qui change ? On sert froid, et on est restaurateurs, pas traiteurs. C’est ça la différence, mais on apprend vite, c’est le même métier quelque part. Mais les techniques, on est obligé de les modifier, quand même. »

De plus, le besoin de volume n’est pas le même non plus ! « Moi j’ai un restaurant où je fais 30 couverts, quand j’en fais 150, c’est pas pareil ! » confie Vincent Coiquaud dans un grand sourire masqué.

Pour Jean-Luc Bonedeau, « c’est un bon moment de partage surtout, c’est ça qu’il faut voir !« .

A cet égard, Collectif Restos s’impose comme très belle initiative solidaire. Un projet collectif également très apprécié par les clients. Ceux-ci, trop heureux d’avoir recours à de vrais et délicieux repas, ont enfin une réelle alternative à la malbouffe.

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