Accueil Société Green Desking : travailler à l’air libre pour lutter contre le virus

Green Desking : travailler à l’air libre pour lutter contre le virus

par Bluebob
Un ordinateur sur une souche d'arbre

La crise sanitaire en cours a complètement redistribué les cartes du milieu du travail. Au passage, elle en a profité pour ébranler les piliers organisationnels que pouvaient être le sacro-saint Open-Space ou la nouvelle religion du Co-Working. La pandémie et le confinement ont eu tôt fait de pointer du doigt les risques du premier, de fermer les espaces consacrés au second, et d’envoyer un maximum de salariés à la maison pour goûter au télétravail. Mais celui-ci ne pourra pas durer éternellement… Après le règne de l’Open-Space, la percée du Co-Working et la contrainte sanitaire du Télétravail, et s’il était finalement temps de passer au Green Desking et bureau en plein air ?

Et si le Green Desking était la meilleure manière de lutter contre le virus ?

Aujourd’hui, les organisateurs du monde du travail peuvent compter leurs options sur les doigts d’une main pour garder le précaire équilibre « maintien de l’activité / respect des règles sanitaires ».

Ils peuvent mettre en pratique les délicates préconisations gouvernementales du port du masque généralisé dans les bureaux, avec ce que cela apporte d’inconfort, de stress et de tensions potentielles au sein d’une équipe. Ils ont aussi le choix du télétravail qui, après avoir fait ses preuves et provoqué un emballement pendant le confinement, montre aujourd’hui ses limites. Que ce soit du côté des entreprises comme de celui des salariés, il affecte la motivation et la communication d’équipe, avec une productivité à long-terme qui reste difficile à maintenir.

repenser l’organisation dans un cadre différent, qui tiendrait à la fois compte de la notion de groupe et d’équipe, tout en respectant les contraintes sanitaires et en proposant aux participants les meilleures dispositions.

Enfin, il leur reste la solution de repenser l’organisation dans un cadre différent. Une politique qui tiendrait à la fois compte de la notion de groupe et d’équipe, tout en respectant les contraintes sanitaires et en proposant de meilleures dispositions. Une condition sine qua non pour emporter leur adhésion et… leur confiance !

Si le bureau et les espaces clos font aujourd’hui partie des lieux les plus propices à la propagation du virus, une nouvelle tendance pointe le bout de son nez avec le « Green Desking » (travail en extérieur).

Le « Green Desking », une tendance pas si récente et documentée

En réalité, le concept du « bureau hors les murs » n’est pas si récent que cela. Si des prémisses peuvent être datées à 2006, ses bases ont réellement été posées par une première étude du Harvard Health Publishing. Elle établissait, dès 2010, les bienfaits du travail en plein air sur la concentration et sur l’état de santé général des salariés qui pouvaient en profiter.

En 2011, une nouvelle étude de l’Université de l’Oregon établissait les incroyables bienfaits qu’un éclairage naturel et qu’un cadre de travail connecté à la nature pouvaient avoir sur les employés, entraînant une baisse notable de l’absentéisme et une implication accrue dans la vie de l’entreprise.

En 2015, le rapport Human Spaces mené par Interface sur « l’incidence globale du design biophilique sur l’environnement de travail », venait apporter un éclairage supplémentaire sur la question.  Après avoir interrogé 7 600 salariés de 16 pays différents,  le rapport concluait que les salariés ne bénéficiant pas de fenêtre donnant sur l’extérieur étaient majoritairement les plus affectés par le stress. Quand ceux qui jouissaient d’une vue sur un extérieur naturel constituaient les sujets les plus sereins et les plus productifs au travail. De même, le rapport établissait que les espaces de travail habillés en couleurs dites « naturelles » (vert, bleu, marron) avaient un impact plus apaisant et positif sur le bien-être des salariés (a contrario du gris, du blanc ou du noir, par exemple).

Les grandes firmes et le « Flex Office »

Mais c’est véritablement en 2018 que de grandes firmes internationales se sont penchées sur la question et ont initié des aménagements, sinon de bureaux tout au moins de salles de réunions, en extérieur. Jardin, parvis, cour intérieure, tout espace extérieur de l’entreprise était à investir…

Le « Flex Office » était né : canapés, parasols, tables hautes de réunions avec tabourets, le tout évidemment connecté et équipé comme il se doit pour ne pas freiner la productivité. Même si le travail en extérieur est limité dans le temps et se borne aux réunions ou aux réceptions de clients, ces moments suffisent à aérer le cadre habituel du travail.

Les avantages indéniables du « Green Desking »

Les effets sur les personnels concernés se sont rapidement fait sentir…

Parmi les plus importants, on peut citer une meilleure concentration, liée au fait que l’on évite l’abrutissement de l’espace clos et le parasitage d’un Open-Space, par exemple.

ce sentiment de détente procuré par la nature favorise la communication, l’échange et la collaboration au sein d’une équipe.

De même, travailler à l’air libre a un impact immédiat sur l’état de santé général des salariés, physique et psychologique. Les sujets qui en bénéficient font valoir « une meilleure respiration ». D’où la baisse des arrêts maladie, la chute de l’absentéisme, un moral général de l’équipe au beau fixe, et des membres plus disponibles…

Les auditeurs ont aussi constaté une plus grande libération de la créativité et une augmentation de la prise d’initiative.

Enfin, beaucoup ont rapporté que ce sentiment de détente procuré par la nature favorisait la communication, l’échange et la collaboration au sein d’une équipe.

Simple effet de mode ou occasion de rénover son management ?

Si certains dirigeants voient encore cette tendance comme un effet de mode et un risque de distraction dans la productivité, on peut tout de même constater une évolution des mentalités sur ces deux dernières années. Cette dernière touche d’ailleurs beaucoup de cadres supérieurs. Ils voient là l’occasion de casser le cadre hiérarchique classique pour instaurer un nouveau relationnel avec ses équipes… et redorer un peu son management avec une image plus fraîche et moderne !

Et s’il est difficile d’aménager systématiquement des bureaux en extérieur ou en lien direct avec des éléments naturels, il est souvent possible d’offrir à ses équipes un lieu « hors bureau » où se rendre temporairement. Équipé de son ordinateur portable ou de son smartphone, on peut « se déconnecter » de l’environnement de l’espace clos. Les différentes études ont permis de montrer que ces « fugues » étaient propices à la prise de recul, au réajustement de son point de vue et à la capacité de « penser autrement ».

Le monde du travail se met au vert

Aujourd’hui, suite à la crise sanitaire et aux réflexions qu’elle a imposées chez les organisateurs du travail, les architectes prennent en compte le « Green Desking » dans la conception des nouveaux immeubles de bureaux. Ils proposent des terrasses, des balcons ou des rooftops pour offrir aux salariés des espaces de plein air.

En quelques années, le « Green Desking » est devenu un véritable marché. Des entreprises américaines ont lancé, dès 2016, des lieux de co-working en plein air, complètement équipés pour recevoir des groupes de travail. D’autres sociétés européennes ont carrément lancé des produits révolutionnaires pour mettre au vert les réunions ou les conférences. Ainsi, les Allemands de Outside Society ont lancé le concept génial de modules équipés et autonomes de 34m² qui peuvent être implantés n’importe où, dans un coin de nature !

Une tendance saisonnière difficilement adaptable partout

Évidemment, il serait fou de penser que le « Green Desking » puisse s’adresser uniformément à tous les secteurs. Il paraît être particulièrement propice pour le tertiaire, mais difficile pour les autres pour un usage autre que les seules réunions. Difficile d’imaginer, par exemple, l’implantation d’une ligne de production en plein air.

De même, cette tendance n’est pas adaptable partout, car elle est soumise aux caractéristiques géographiques et météorologiques du site (pluie, vent, chaud, froid, etc.).

Enfin, le « Green Desking » va surtout souffrir de sa saisonnalité : peut-on raisonnablement imaginer travailler en extérieur sur les 6 prochains mois alors qu’approche l’automne ? Organiser ses réunions dans le froid, même à l’air libre et en contact avec des éléments naturels ?

C’est bien sûr l’une des limites majeures de cette tendance, même s’il n’est pas interdit d’y réfléchir et de trouver de nouvelles solutions pour l’intégrer, à l’avenir, à l’architecture des lieux.

0 commentaire
1

Déposer un commentaire

* En utilisant ce formulaire vous nous accordez votre confiance pour le stockage et l'utilisation de vos données sur ce site web.

Vous aimerez aussi

Ce site web utilise des cookies pour améliorer votre expérience navigateur. En continuant votre navigation, vous acceptez donc leur usage, mais vous pourrez modifier ces paramètres si vous le souhaitez. Accepter En lire plus