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Roumanie : même le Château de Dracula participe à l’effort de vaccination contre le COVID-19

par Bluebob
En Roumanie, même le Château présumé de Dracula ouvre ses portes pour participer à l'effort de vaccination contre le COVID-19

Dans une Roumanie durement touchée par l’épidémie de COVID-19, même le Château de Bran, attribué par l’iconographie gothique au mythique comte Dracula, a été réquisitionné pour participer à l’effort sanitaire pour vacciner en masse la population.

Le Château de Dracula ouvre ses portes pour booster la campagne de vaccination

Dans un premier temps, il convient d’avouer que le père littéraire du comte Dracula, l’écrivain britannique Bram Stoker, n’a jamais mis un pied en Roumanie. Ainsi, il a fait intégralement fait appel à son imaginaire pour écrire ce qui restera comme l’un des plus grands romans gothiques.

Toutefois, c’est le Château de Bran, situé près de Brasov en Transylvanie, qui correspond en tous points aux descriptions que l’auteur a faites du château du maudit comte. Et c’est donc lui qui, depuis la parution du sulfureux roman en 1897, a hérité de tous les fantasmes liés à Dracula et fait aujourd’hui figure de lieu du drame.

Construit par les chevaliers Teutoniques au XIIIe siècle et passé entre les mains des Habsbourg au début du XXe siècle, il est associé à tort à celui qui aurait inspiré Dracula : le cruel prince Vlad Tepes dit « l’empaleur ». « A tort » car celui qui était craint comme le démon par ses ennemis n’y aurait jamais mis les pieds. Sans compter que Bram Stoker associe au château du comte le fameux col de Borgo, dont le château est pourtant relativement loin.

Néanmoins, les autorités locales n’ont pas craché sur l’aubaine touristique qui attire chaque année plusieurs dizaines de milliers de visiteurs et de fans du comte. Entretenant même le mythe en créant autour du château un petit village touristique à la gloire des croyances et superstitions pseudo-locales.

En gros, disons simplement que le Château de Bran est un énorme parc d’attractions à la gloire du Comte le plus célèbre de la littérature moderne.

Et c’est dans ce lieu plein de mythes et de superstitions que les autorités roumaines ont choisi d’ouvrir un centre de vaccination contre le COVID-19 pendant tout le mois de mai. Un « vaccinodrome » comme on dit aujourd’hui, certes un peu insolite mais terriblement efficace.

Vacciner dans le Château de Dracula pour associer tourisme et vaccination

En réalité, avoir fait du Château de Bran un centre géant de vaccination relève de la vraie bonne idée.

Si la campagne de vaccination a commencé dès le 7 mai et se terminera le 6 juin, avec « des marathons de vaccination » tous les week-ends, elle combine la volonté des pouvoirs publics d’encourager et de faciliter la vaccination d’une population durement malmenée par le virus, et l’envie de redynamiser un tourisme intérieur qui ne fera pas de mal à la région.

Comme le confessait à l’AFP Alexandru Priscu, directeur marketing du château, l’opération cible « les touristes de passage dans la région pour le week-end, mais aussi les locaux ».

Ainsi, sans aucune prise de rendez-vous, les touristes nationaux (les étrangers n’étant pas autorisés à le faire) peuvent se faire vacciner contre le COVID-19, recevoir un diplôme de vaccination – équivalent du Pass Sanitaire – et accéder gratuitement aux collections du château. Comme une magnifique exposition d’outils de torture médiévaux par exemple… Pour rester dans le ton.

Une manière très originale d’allier l’utile à l’agréable, et d’inciter les touristes nationaux à se faire vacciner sous le sceau du Comte.

Une opération comme on peut en voir ailleurs dans le monde pour booster des campagnes de vaccination parfois difficiles à vendre.

Partout dans le monde, des lieux insolites deviennent des « vaccinodromes »

Afin de freiner la propagation du virus, les initiatives originales sont aujourd’hui légions pour inciter les populations à se faire vacciner.

Ainsi, en France, des stades de football comme le Stade Vélodrome de Marseille ou le Groupama Stadium de Lyon sont devenus des vaccinodromes alliant efficacité et attractivité.

À Rio de Janeiro au Brésil, c’est aux pieds du Corcovado, le Christ Rédempteur qui domine la ville, que l’on vaccine.

Aux États-Unis, le parc Disneyland en Californie a ouvert ses portes pour devenir un centre de vaccination géant (avec 7 000 injections par jour). Ou encore dans les multiples locaux de Google, désertés par le télétravail, que le maître du web a mis à disposition pour booster la vaccination dans le pays. À New-York, c’est le Musée d’Histoire Naturelle (par ailleurs théâtre du film « La nuit au musée ») qui reçoit les volontaires à la vaccination… contre une entrée libre !

À Berlin, c’est un ancien terminal d’aéroport qui sert à assurer une partie de la campagne vaccinale de la ville.

Mais c’est au Royaume-Uni qu’on semble mettre le paquet pour optimiser l’efficacité de la campagne de vaccination contre le COVID-19. Outre le fait de pouvoir se faire vacciner dans la prestigieuse Abbaye de Westminster de Londres, on peut aussi se faire piquer au Black Country Living Museum de Birmingham, à savoir dans les décors de la mythique série télévisée Peaky Blinders !

Bref, se faire vacciner dans le Château de Dracula, ça reste quand même mémorable et carrément incitatif. En attendant qu’il devienne peut-être un jour, et à l’instar du Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg , un centre temporaire de récolte de dons de sang…

Ce qu’il a toujours été dans les pires fantasmes des fans du comte Dracula !

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