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Le Fair-Play dans le football ? Si si, c’est possible !

par Bluebob
Le fair play dans le football est-il encore possible ? Et bien oui !

Le Fair Play a -t-il encore sa place dans le football de haut niveau, où ces dernières années la fin a – semble-t-il – toujours justifié les moyens ? Il semblerait que oui au regard de la leçon d’honnêteté que la modeste équipe azérie du Karabagh FC a donné à l’Europe du sport hier soir.

Le football, un terrain de jeu où « la fin justifie les moyens »

Dans le contexte actuel, la moindre lueur d’espoir quant à la valeur de l’espèce humaine est bonne à prendre.

Certes, on sait que le football de très haut niveau, plutôt censé réunir les peuples et procurer joie et plaisir, s’est très largement fourvoyé. Et ce depuis longtemps malheureusement…

Miné par les enjeux économiques, commerciaux, politiques et sociaux, « le sport le plus populaire de la planète » a malheureusement échappé aux passionnés depuis belle lurette. De même qu’il s’est peu à peu débarrassé des valeurs intrinsèques à tout sport depuis que lesdits intérêts ont pris le pas sur le reste.

Aussi, à l’heure où « la fin justifie les moyens », où tous les coups bas et les plus ridicules simulations et récriminations sont devenus monnaie courante sur le carré vert, un événement a éclairci hier soir le ciel noir de nuages du football mondial.

Le Karabagh FC ouvre le ciel lourd du football avec un geste de Fair-Play exemplaire

En effet, alors que l’Olympique de Marseille rencontrait en match de barrage retour le modeste club azéri du Karabagh FC, au stade Tofiq Béhramov de Bakou, un fait de jeu a rappelé à un monde du football ébahi et étourdi de « se souvenir », que le Fair-Play était une valeur cruciale du sport. Même pour le très haut niveau et les enjeux qui l’accompagnent…

Alors que ce match de Ligue Europa Conference (disons la 3e division des coupes d’Europe) devait valider sans trop de souci la qualification des Phocéens, largement supérieurs sur le papier et favoris au regard du score du match aller, l’incroyable se produisait. Alors que l’OM avait ouvert la marque, le valeureux Karabagh FC égalisait à la 34e minute par son attaquant sénégalais Ibrahima Wadji. Stupeur dans le camp marseillais ! D’autant que le but ne semblait pas pleinement valable, les défenseurs français accusant l’avant-centre du club azéri d’avoir marqué de la main. Si la faute semblait évidente et transformait en quelques minutes le onze marseillais en une horde contestataire, les arbitres ne bronchaient pas et validaient le but.

« Et l’arbitrage vidéo ? » me demanderez-vous ? Hé bien sachez que le football étant tout sauf démocratique, et que la Ligue Europa Conference étant un peu considérée comme le fond du pot des coupes européennes, l’Assistance Vidéo à l’Arbitrage (VAR) étaient aux abonnés absents hier soir. Un tel outil (pourtant si décrié) n’étant pas digne d’une si faible compétition…

Le fair play dans le football est-il encore possible ? Et bien oui !

Le but de la main de Ibrahima Wadji, attaquant du Karabagh FC

Mais, alors que les Marseillais allaient devoir se résoudre à avaler ce but invalide, il s’est passé un événement d’une rareté inouïe : en l’absence de VAR, l’équipe du Karabagh FC a elle-même demandé l’invalidation du but à l’arbitre !

Un fait d’honnêteté et de Fair-Play tristement rare dans le football

De fait, après plusieurs minutes de confusion, et alors qu’Ibrahima Wadji était rappelé par son entraîneur Gourban Gourbanov pour avoir sa version des faits, ce dernier demandait alors à son joueur de confesser la faute auprès de l’arbitre.

C’est pourquoi, contrit mais soulagé, l’attaquant sénégalais du club azéri allait avouer l’invalidité du but à l’arbitre, qui s’empressait donc de l’annuler.

Ne souhaitant pas valider ce but et potentiellement revenir dans le match dans ces conditions, l’entraîneur azéri a, l’espace d’un instant, rappelé à tout le macrocosme du football l’une des valeurs fondamentales de ce sport : le Fair-Play !

Simulation et tricherie, tumeurs malignes du sport le plus populaire de la planète

Mise à mal depuis des décennies par les enjeux, l’argent et les pressions politiques, l’honnêteté sur le terrain est devenue une faiblesse, un ongle incarné dans la panoplie du joueur-moderne-mort-de-faim pour qui « la fin justifie les moyens ».

Simuler, blesser, tout faire pour obtenir la sanction ou l’affaiblissement de l’adversaire, voire une gratification qui pourrait déboucher sur un but. Le sacré Graal !

Autant de valeurs négatives qui enflent, telles des tumeurs malignes, jusqu’à gangréner la pratique (y compris chez les amateurs !) et même devenir des vertus pour les entraîneurs et les aficionados. Les premiers y voyant l’efficacité et l’engagement de joueurs prêts à tout pour être titularisables. Les derniers y voyant l’attachement aux couleurs. « Quoi qu’il en coûte ».

En même temps, comment en vouloir aux jeunes joueurs qui imitent leurs idoles qui se roulent par terre, simulant souvent des fautes pour obtenir ne serait-ce qu’une touche, un pénalty voire un simple carton jaune pour son opposant direct ? Et ces jeunes joueurs, ayant mimé tout au long de leur formation ces joueurs-acteurs, de mettre en pratique l’apprentissage une fois devenus grands et professionnels. Avec l’assentiment enthousiaste de leurs entraîneurs…

C’est pourquoi les néophytes qui assisteraient un match de football aujourd’hui s’étonneraient sans doute de n’y voir qu’un ballet de roulades, de plongeons, de plaintes, de suppliques éplorées de joueurs qui ne dépareilleraient pas dans une pièce de la Commedia Dell’Arte.

Un geste de Fair-Play qui devrait inspirer le monde du football

Ainsi, ce geste de l’entraîneur azéri n’est pas à minimiser ou à mettre en sourdine.

Au contraire, espérons qu’il ramène à la raison le monde du football et promeuve une plus grande honnêteté dans le jeu.

Il n’est d’ailleurs pas anodin d’entendre Jorge Sampaoli, l’entraîneur de l’OM, qui a mené d’autres prestigieuses équipes et des sélections nationales, confesser après le match qu’il ne savait pas « s’il aurait fait pareil que lui ». Et d’avouer pour finir que « c’était une leçon pour [lui] ». Comme pour tant d’autres…

Si ce geste d’honnêteté – pourtant théoriquement naturel – de Gourban Gourbanov fait aujourd’hui la Une de tous les éditoriaux sportifs d’Europe, c’est malheureusement qu’il n’est pas commun. Ou en tous cas considéré comme tel. Et c’est là qu’est l’anomalie.

Enfin, et même si le Karabagh FC s’est finalement incliné lourdement contre l’OM et a dit au revoir à la coupe d’Europe, c’est à lui que l’on doit le plus beau geste de cette semaine de football. Peut-être même de cette année.

En espérant qu’on ne l’oubliera pas de sitôt…

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